MÉDECINE D'AFRIQUE 2i

LE CHOLERA

Le Choléra

Le Choléra

Le choléra est une maladie infectieuse intestinale bactérienne qui se déclare par un début aigu et des diarrhées liquides accompagnées de vomissements. En cas d’évolution grave, le malade risque de se désecher rapidement suite à l’importante perte de liquide. Faute de traitement approprié, la mortalité atteignait jadis jusqu’à 60%; avec la bactérie actuellement prédominante, la mortalité se situe aux environs de 25%. Il est vrai qu'il existe aussi des cas dont l’évolution est plutôt très bénigne. Dans les pays où l’hygiène de base est garantie, le cholera ne représente plus une réelle menace de nos jours, alors qu’il le reste pour presque chaque pays en voie de développement.

Le choléra sévit actuellement surtout en Amérique du Sud et du centre, en Asie et en Afrique. L’Europe a également connu plusieurs grandes épidémies de choléra, en Suisse la dernière épidémie de Zurich en 1867 fit plus de 500 victimes. Depuis 1960, on assiste de nouveau à une pandémie (épidémie envahissant plusieurs continents) qui n’a pratiquement pas affecté l’Europe jusqu’à présent. Les cas recensés étaient ce qu’on appelle des „cas importés“

Causes et facteurs de risque

Les agents pathogènes sont des bactéries, anciennement le vibrion cholérique, actuellement différent sous-types comme le Vibrio el Tor. Les bactéries du choléra se propagent principalement suite à l’ingestion d’aliments et d’eau polluée par des déjections humaines. Une fois pénétré dans l’organisme, l’agent pathogène se multiplie dans l’intestin grêle, y provoque, au bout de quelques heures ou de quelques jours, une inflammation en produisant une entérotoxine qui altère la paroi de l’intestin grêle en le forçant à évacuer davantage de liquide et de sodium.

Chaque personne infectée ne souffre pas nécessairement du choléra, car le suc gastrique acide et l’état de la défense immunitaire constituent une barrière de défense efficace. Chez les personnes saines, seules une grande quantité de bactéries provoque la maladie et le risque pour les touristes au comportement prudent est relativement minime. Ce sont les personnes sous-alimentées, aux défenses immunitaires affaiblies et vivant dans des conditions d’hygiène déplorables qui courent le plus grand danger.

Sous nos latitudes, les maladies infectieuses avec diarrhée n’ont rien à voir avec le véritable choléra. Ces entérites ont la plupart du temps pour origine des virus, des salmonelles ou d’autres bactéries.

Les symptômes

Il existe des formes bénignes de choléra qui ne se différencient guère des simples diarrhées à côté de cas graves et mortels. Il arrive même que l’infection passe inaperçue. Mais les personnes infectées ne présentant pas de symptômes peuvent éliminer le germe pendant 7 à 15 jours, contaminer d’autres personnes et contribuer ainsi à l’explosion d’une épidémie.

Deux à cinq jours après l’infection (temps d’incubation), la maladie se déclare brutalement par des crampes musculaires et des diarrhées accompagnées de nausées et de vomissements. Dans les formes graves, l’intestin effectue jusqu’à 30 émissions de liquide par jour, le tout accompagné de malaise et de vomissements. Les selles sont souvent mélangées avec des glaires et des mucosités (selles „comme de l’eau de riz“). Le danger réside dans l’importante perte de sodium et de liquide avec la déshydratation qui s’ensuit pouvant entraîner la mort en quelques heures. Voici les conséquences de cette déshydratation:

  •  une peau sèche et froide, une baisse de la température du corps (hypothermie)
  •  une soif excessive
  •  des yeux vitreux, enfoncés dans leurs orbites
  •  un pouls rapide, des troubles du rythme cardiaque, une insuffisance circulatoire, collapsus
  •  une énorme fatigue ou hébétude allant jusqu’au coma
  •  des crampes musculaires
  •  chute de la production d’urine, pour finir, la mort suite à la défaillance du système circulatoire et des reins

Que peut-on faire soi-même?

Il faut avant tout compenser la perte d’eau et de sels minéraux. Ne pas prendre de médicaments qui réduisent l’activité des intestins (par exemple des préparations à base d’opium ou de l’Imodium®), sans contrôle médial, car ces médicaments empêchent l’élimination des bactéries et de leurs toxines, ce qui aggrave encore la situation.

En cas de gastro-entérite aiguë, il est indispensable de compenser la perte d’eau et de sels minéraux en absorbant des bouillons et des boissons appropriées. Une méthode plus efficace, que l’on peut également appliquer en cas de vomissements, consiste à infuser directement le liquide dans une veine, opération qui exige cependant un savoir-faire professionnel. Dès que l’on soupçonne le choléra, il faut isoler la personne concernée (quarantaine) afin d’éviter la propagation de la maladie.

Là où le cholera est fréquent, les pharmacies et les hôpitaux délivrent des paquets de sel spécialement préparés d’avance. Selon la prescription qui accompagne ces paquets, il faut dissoudre le contenu dans un liquide afin de compenser la perte d’eau et d’électrolytes en cas de fortes diarrhées.

Quand faut-il appeler le médecin?

Il faut appeler le médecin au premier soupçon de choléra. Le diagnostic définitif sera établi sur la base d’analyses bactériologiques des selles et des vomissements. Un apport en liquide, pratiqué à temps ainsi qu’une antibiothérapie appropriée permettent une évolution favorable. La mortalité se situe dans ce cas en dessous de 1%.

Prévenir

Avant tout voyage dans certains pays (régions endémiques), la vaccination. est à recommander aux touristes. La vaccination par ingestion est à préférer à la vaccination par injection. Cette vaccination n’offre pas de protection durable et sûre et doit être renouvelée tous les six mois, lorsque les risques persistent ou se répètent. L’OMS ne recommande pas la vaccination en général, mais rappelle avec insistance les mesures de précaution à prendre dans le cadre mentionné plus loin. L’élément déterminant réside dans l’observation de mesures d’hygiènes personnelles surtout en ce qui concerne l’utilisation prudente de l’eau potable et des denrées alimentaires:

Dans les régions tropicales et les pays en voie de développement:Ne manger que des fruits et des aliments cuits et pelés en ne les mangeant que chaud. Des aliments cuits ayant séjourné quelques heures à la température ambiante représentent déjà une source d’infection. Renoncer aux aliments crus, à la mayonnaise et à tout autres mets préparé en cuisine sans être cuit ou y ayant séjourné pendant un temps prolongé. Prudence lors de la consommation de mets à base de poisson, en particulier lorsque ces derniers ne sont pas frais et préparés directement après la pêche. Ne pas manger de coquillages, de crabes et autres fruits de mer.Ne pas boire l’eau du robinet, ne pas manger de glace vendue dans des récipients ouverts, ne pas mettre de glaçons dans les boissons. Dans les régions tropicales, désinfecter toutes les boissons froides avant de les consommer. Il faut en plus éviter le lait cru et les produits laitiers, y compris le yogourt.Le mieux est de se laver les dents avec de l’eau minérale en bouteille achetée fermée. S’il faut absolument boire l’eau de surface, il faut tuer les agents pathogènes en faisant bouillir cette eau pendant au moins 20 minutes.Veuillez à une hygiène personnelle, surtout celle des mains.

Traitement par la médecine traditionnelle Africaine

Diarrhées avec vomissements
Une poignée de petites tiges de Guiera Senegalensis avec les feuilles. (NGUER)
Faire bouillir 10 minutes dans un litre d'eau.
Bébés - Une cuillérée à café toutes les heures.
Adultes - Une cuillérée à soupe par heure.

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Diarrhées et déshydratation

On réalisera une décoction â feu doux pendant 20 minutes  avec  une  poignée  de  tiges  feuillées d’Euphorbia Hirta, (MBAAL)  broyées, dans un litre d’eau. Ajouter â cette décoction 1/2 cuillerées â café de sel et 8 cuillerées â café de sucre ou de mélasse pour un litre de décoction, afin de prévenir toute déshydratation.

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